Maintien dans l’emploi malgré l’évolution de la LGMDR1 de mon fils Julien
Mon fils Julien est formateur dans un centre de formation qui prépare des jeunes et moins jeunes au métier de préparateur technicien de la pharmacie par l’obtention d’un DEUST (Diplôme Universitaire obtenu en deux ans après le BAC). Il est atteint d’une LGMDR1 (ex. LGMD2A ou calpaïnopathie), diagnostiquée en 1998 à l’âge de 19 ans et il a maintenant 46 ans. Il est père de famille et vit dans le Nord de la France.
Après avoir eu un BAC de chimie et obtenu le diplôme de préparateur en pharmacie, puis une licence des sciences de l’éducation, il a intégré le centre de formation en 2002 comme documentaliste et a rapidement accédé à un poste de formateur dans les matières professionnelles, poste qu’il occupe toujours actuellement tout en étant responsable de la planification et la répartition des cours, et l’organisation de la charge d’enseignement de tous les formateurs.
Julien maintient son emploi malgré sa calpaïnopathie grâce à des aménagements
Cet article a pour vocation de montrer qu’il est possible de faire évoluer un emploi et d’adapter une fonction dans l’entreprise à l’évolution du handicap, sans pour autant diminuer l’activité et toujours en valorisant les compétences acquises dans cette tâche. Lorsqu’un salarié se retrouve en difficulté pour occuper son poste du fait de son état de santé à la suite de l’aggravation de son handicap, l’entreprise doit s’engager dans une démarche de maintien de l’emploi.
Le maintien dans l’emploi, malgré l’évolution du handicap dans cette pathologie, a permis à Julien et à l’entreprise, de préserver ses compétences déjà éprouvées au fil des années dans sa fonction.
Cette stratégie de maintien dans l’emploi est aussi l’occasion pour l’entreprise de rendre visible sa politique de responsabilité sociale.
Il est à noter que 75 % des personnes handicapées le deviennent à l’âge adulte au cours de leur carrière ce qui est le cas de Julien qui a vu sa maladie diagnostiquée au début de sa formation par alternance et qui a progressivement évolué, entraînant des contraintes nouvelles dans son travail au fil des 25 dernières années.
Il a donc été mis en place, en collaboration avec la médecine du travail, une stratégie de maintien au même poste de travail notamment :
- en mettant à sa disposition une salle de cours accessible et adaptée à ses contraintes,
- en adaptant son poste de travail avec un bureau réglable en hauteur dans une pièce de plain-pied, et d’un siège de bureau élévateur,
- en augmentant les possibilités de télétravail pour sa fonction d’organisation et deplanification,
- en aménageant une place PMR pour en améliorer l’accessibilité,
- en équipant les toilettes d’un releveur électrique.
L’Agefiph a été sollicitée pour financer en partie ces différents aménagements. Le maintien de Julien dans l’emploi et surtout dans la fonction qu’il occupe, procède d’une concertation commune entre le médecin du travail, l’entreprise (le centre de formation) et Julien lui-même.
Rappelons que la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées donne pour la première fois une définition du handicap et impose un principe d’égalité dans tous les domaines, y compris l’emploi.
A ce jour, même s’il existe des contraintes, le handicap de Julien ne lui interdit pas d’exécuter sa mission de formateur dans laquelle il s’épanouit pleinement.
Écrit par Joël Celliez
Secrétaire du groupe
